Je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à la remise du Prix Michener d’excellence en journalisme.
Les journalistes qui excellent sont ceux qui recherchent la vérité. Vous écrivez sur des sujets qui servent l’intérêt public, mettant en lumière les nouvelles qui importent, et non pas seulement celles qui grossiront le chiffre d’affaires. Vous demandez des comptes aux personnes qui sont en position de pouvoir. Vous dénoncez les actes répréhensibles, le gaspillage et l’inefficacité. Et vous mettez tout en œuvre pour améliorer les choses dans notre pays et faire en sorte que le monde soit plus juste.
Vous méritez notre respect, plus qu’on ne saurait le dire.
Saint Augustin a écrit un jour : « Pour juger de la nature véritable d’une société, voyez ce qu’elle chérit. » Or, une presse libre et vigoureuse constitue un élément fondamental d’une démocratie qui se porte bien. À l’inverse, la dissension et le conflit existent dans les pays où les journalistes peinent à exposer les vérités fondamentales.
Puisque nous soulignons aujourd’hui vos réalisations, prenons le temps de penser aux nombreux journalistes qui ont été tués, emprisonnés, kidnappés, menacés et agressés dans le monde, alors qu’ils cherchaient à servir l’intérêt public.
Au Canada, nous avons de la chance, car la liberté de la presse se porte relativement bien. De fait, selon le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, le Canada arrive au 18e rang parmi 180 pays. Bien qu’excellent, ce résultat indique qu’il y a encore des progrès à faire.
Les Canadiens sont tous concernés par l’important travail que vous faites, que vous soyez journalistes, rédacteurs en chef, réalisateurs ou éditeurs.
Le travail accompli par chacun des finalistes pour le Prix Michener décerné ce soir nous le montre bien. Les entreprises de presse auxquelles vous êtes associés nous ont amenés à changer la façon dont nous prenons soin de nos enfants et les moyens que nous prenons pour assurer la sécurité dans nos collectivités. Vous avez aussi influencé les actions des municipalités et encouragé les représentants élus à agir pour le bien des Canadiens.
Vos articles et reportages traitent de sujets variés, entre autres le monde des affaires, l’environnement, les affaires internationales, la criminalité, les collectivités, les organisations sans but lucratif, les problèmes sociaux et les gains sociétaux. Chaque histoire que vous nous avez relatée nous a permis d’en savoir plus sur notre réalité et de nous pencher sur d’importants enjeux.
C’est ainsi que le journalisme se met au service de l’intérêt public.
Vos réalisations sont d’autant plus impressionnantes lorsqu’on songe aux nombreux défis que l’industrie de l’information doit relever. Les contraintes financières, la concurrence exercée par les sources en ligne, le cycle ininterrompu de nouvelles et la concentration des médias, voilà autant de facteurs qui imposent une pression sur la santé et la diversité du milieu journalistique.
Comme vous le savez fort bien, il n’y a pas de solution simple aux transformations profondes qui s’opèrent rapidement en ce moment. Les organismes de presse doivent donc innover et s’adapter aux réalités mondiales, condition essentielle au bien-être des Canadiens.
J’offre mes sincères remerciements et félicitations à chacune des équipes de nouvelles à l’origine des articles ou reportages en lice pour le Prix Michener de cette année.
Permettez-moi aussi de féliciter les récipiendaires des Bourses Michener-Deacon 2014 et du Prix spécial Michener-Baxter pour leur contribution au journalisme.
Je vous souhaite la meilleure des chances dans la poursuite de votre important travail.
Merci.
Son Excellence le très honorable David Johnston,
Gouverneur général du Canada, 2010-2017
Rideau Hall, Ottawa,
le 11 juin 2014.
