La Fondation des Prix Michener a annoncé aujourd’hui les finalistes du Prix Michener 2019 pour le journalisme d’intérêt public.

Les finalistes de cette année sont : The Globe and Mail; CBC News; The London Free Press; The Halifax Examiner; La Presse; et l’Institut pour le journalisme d’enquête.

«Les salles de rédaction à travers le pays font face cette année au plus grand défi jamais vu, a dit le président de la Fondation Michener Pierre-Paul Noreau. Pourtant, les nouvelles locales n’ont jamais été plus essentielles. Nous applaudissons tous les médias canadiens pour leur passion et leur dévouement et remercions les finalistes en particulier pour avoir servi l’intérêt public de manière exceptionnelle.»

Célébrant son 50e anniversaire, le Prix Michener a été fondé en 1970 par le regretté Roland Michener, alors gouverneur général, pour récompenser le journalisme d’intérêt public. La décision du jury s’appuie principalement sur l’impact et les retombées des dossiers présentés par les médias écrits, électroniques et en ligne. La présidente du jury Margo Goodhand a souligné que les candidatures soumises cette année représentaient l’excellence en journalisme d’intérêt public.

Voici les finalistes du Prix Michener 2019 :

CBC News — Confiance perdue : délits sexuels dans le sport amateur

Il y a 20 ans, les Canadiens étaient horrifiés par l’histoire de Graham James, cet entraîneur de hockey junior condamné pour agression sexuelle sur ses joueurs. Mais à quel point la situation a-t-elle changé pour les jeunes athlètes vulnérables? Grâce à cette enquête, CBC News a découvert qu’au cours des deux dernières décennies, plus de 600 mineurs dans 36 sports au Canada ont été victimes de délits sexuels et que plus de 200 entraîneurs ont été condamnés pour agression sexuelle sur un mineur. Ce reportage a entraîné une nouvelle politique de tolérance zéro, une assistance téléphonique gratuite, une étude fédérale sur les agressions dans le monde du sport et l’élaboration d’un code de conduite pour les entraîneurs.

The Halifax Examiner — La condamnation injustifiée de Glen Assoun

Quand Glen Assoun, condamné pour meurtre, est sorti de prison en vertu d’une procédure d’exception, Tim Bousquet du Halifax Examiner a voulu savoir pourquoi. Au cours d’une odyssée de cinq ans, dans une quête de vérité acharnée et parfois solitaire, Tim Bousquet s’est battu pour obtenir la divulgation de documents et faire la lumière sur une zone obscure du processus judiciaire. Son travail a révélé de graves inconduites policières lors de l’enquête initiale. Glen Assoun a eu droit à un nouveau procès et a été exonéré. Puis, le gouvernement fédéral a changé ses politiques concernant les condamnations injustifiées. C’est ce que peut accomplir le journalisme : réparer une injustice; transformer une vie.

La Presse — L’entreprise contaminée

Un matin d’octobre 2016, un collègue de Vincent Larouche lui signale un suicide survenu après une perquisition chez une entreprise de décontamination. Ce fait divers a mis le journaliste sur la piste d’une longue enquête qui a mis à jour l’infiltration de cette industrie par le crime organisé, et révélé que des entrepreneurs effectuaient des déversements illégaux de sols contaminés. Le journaliste les a suivis à la trace et La Presse a eu recours aux tribunaux pour que soient rendues publiques des mandats de perquisition qui avaient été mis sous scellé. Ce travail inlassable a amené des changements au sein de l’industrie, du monde municipal et une révision de la réglementation non seulement au Québec, mais aussi en Ontario.

The London Free Press — Nous sommes la police

Avec une histoire digne d’un polar, le London Free Press a dévoilé la triste vérité sur ce qui s’est passé dans un poste de police une nuit de 2016. Initialement, on avait dit qu’une femme de 24 ans avait agressé un policier. La vérité, c’est qu’un sergent l’avait agressée devant d’autres policiers. Ce n’est que lorsque son avocat eut obtenu la vidéo de surveillance que les accusations ont été retirées – et portées, plutôt, contre le sergent. Rien de cela n’avait été rendu public avant que le Free Press ait retrouvé la victime, son avocat mourant et la vidéo, et réussi à écarter un recours d’interdiction de publication. La série a eu un impact : une nouvelle formation en «culture policière», le signalement obligatoire des inconduites policières et la protection des dénonciateurs.

The Globe and Mail — Fausses Promesses

Le Canada est une terre promise pour les immigrants. Mais aussi, comme le Globe and Mail l’a découvert, un endroit où plusieurs nouveaux venus sont exploités. Pendant des mois, Kathy Tomlinson a enquêté sur l’exploitation systématique de travailleurs temporaires et d’étudiants étrangers par des consultants en immigration et des employeurs corrompus. Son enquête l’a menée des riches banlieues de Vancouver jusqu’au terrible accident qui a tué 16 jeunes hockeyeurs de Humboldt, en Saskatchewan. À la suite de cette série complexe et rigoureuse, Ottawa a instauré les visas de travail ouverts permettant aux étrangers maltraités de changer d’employeur. Et une nouvelle loi a été adoptée pour imposer des règles plus strictes aux consultants en immigration.

L’Institut de journalisme d’enquête — Eau contaminée

(médias participants : The Toronto Star, Le Devoir, Regina Leader-Post, Global News, National Observer, Star Halifax/Vancouver/Calgary/Edmonton)

La plupart des Canadiens ont confiance en la salubrité de l’eau de leurs robinets. Mais le projet «Eau contaminée» de l’Institut de journalisme d’enquête de l’Université Concordia a révélé de fortes concentrations de plomb et autres contaminants dans notre eau potable. Le projet de l’IJE — un partenariat innovateur entre médias et universités — a impliqué plus de 120 journalistes de six médias; des étudiants et facultés de neuf institutions postsecondaires; et plus de 700 demandes d’accès à l’information. L’enquête a rapidement eu des répercussions, alors qu’on s’est engagé à travers le Canada à remplacer les tuyaux en plomb et à tester l’eau plus rigoureusement. Mais surtout, cela représente une nouvelle voie à suivre; une nouvelle façon de réaliser d’excellents reportages d’intérêt public.

Le mois dernier, la Fondation des Prix Michener a annoncé les récipiendaires de la nouvelle bourse d’études en journalisme Michener-L.Richard O’Hagan et des deux bourses Michener-Deacon de journalisme d’enquête.

La bourse d’études en journalisme a été attribuée à J-Source/Canada pour le projet Press Freedom, qui entend créer une base de données sur les violations de la liberté de presse au Canada. Les bourses de journalisme d’enquête ont été remises à Laura Eggertson pour une série sur les jeunes quittant les familles d’accueil; et à Marie-Claude Lortie pour un projet sur l’utilisation des pesticides dans l’agriculture au Canada.

Chacune de ses bourses, d’une valeur de 40 000 $, comprend des dépenses à justifier pouvant aller jusqu’à 5000 $.
On rend traditionnellement hommage aux récipiendaires des bourses Michener 2020 lors d’une cérémonie annuelle de remise des Prix Michener à Rideau Hall, qui au cours des deux dernières années a été présidée par Son Excellence la très honorable Julie Payette, gouverneure générale du Canada. Lors de cet événement, on dévoile le lauréat du prix Michener de journalisme d’intérêt public au Canada.

Cette année, le gagnant du Prix Michener sera annoncé dans une cérémonie préenregistrée sur le site Web www.PrixMichener.ca le 10 décembre à 19h30.

Le jury du Prix Michener 2019:

Pour de plus amples informations :

Margo Goodhand
margogoodhand@gmail.com